. La mise en scène digne de celle de Roman Polanski. The Father est imprégné par l’ambiance lugubre et mystérieuse du Locataire, les indices déroutants de The Ghost Writer.
. Les fausses pistes, qui nous noient dans la folie d’un père, nous font visiter les méandres de son esprit chahuté. Chaque plan, chaque décor, chaque scène sont empreints du sceau du doute. On ne sait plus qui dit vrai, qui pense vrai, qui est réel ou imaginaire. The Father rivalise avec les meilleurs épisodes de La Quatrième dimension. Une réussite.
. La prestation d’Anthony Hopkins à la hauteur de son talent : ici un monologue au débit shakespearien, là l’expression d’un caractère introverti. Le comédien maîtrise toute la gamme.
. La prestation d’Olivia Coleman est d’un niveau identique : elle dompte la tristesse, la panique, sème la méfiance chez le spectateur. Surtout, les tremblements de son visage témoignent d’un travail magistral.
. Un film d’horreur(s), au sens propre du terme : celle de voir l’insanité prendre le dessus et celle de ne rien pouvoir y faire.
. La réalisation futée de Florian Zeller : l’auteur connaît les moindres spécificités de sa pièce de théâtre originelle, qu’il amplifie ici avec des changements de décors qui désorientent.
. Difficile d’en trouver, le film réussit à brouiller les méninges du spectateur. On en ressort lessivé.
Une réplique savoureuse ?
« Tout ce que je veux, c’est que tout le monde aille se faire foutre. Cela étant dit, je suis ravi de vous avoir rencontrée. Au revoir, je vous salue ».
L’histoire
La trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.
The Father de Florian Zeller, avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell, Olivia Williams…
Durée: 1h 38min.
Sortie prochaine.
Image issue de l’affiche. Copyright F comme Film, Trademark Films, Cine@
« The Father » : affronter son père ennemi
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