. Une mise en scène classique. Ce manque d’extravagance stylistique permet d’administrer un maximum de données historiques au spectateur.
. Au contraire du roman, dans lequel les descriptions de la beauté d’Alger bénéficient d’une précision poétique, la caméra se cantonne à l’intérieur des maisons, au coin des ruelles, pour accentuer l’impression de surveillance.
. Le surcadrage des protagonistes, en particulier derrière des portes vitrées : une armada de silhouettes qui guettent. La majorité de l’action prend alors place hors du récit directeur, qu’il s’agisse de la torture, de l’attentat, de l’instruction du dossier, des filatures…
. Le naturel de Vincent Lacoste, qui évite de dégainer des mimiques et autres intonations de héros théâtrales.
. L’histoire d’un couple, qui doit affronter les tensions d’une guerre à venir.
. La scène du procès expédié, au cours duquel cohabitent émoi et dureté. Le film gagne en intensité à partir de cette séquence.
. La photographie « entre densité et clarté » selon le réalisateur, pour souligner que le calme couve la fureur.
. Si vous aimez J’accuse, L’Ennemi intime, Qu’un sang impur…
. Le panneau « Deux ans plus tôt », alors que l’on comprend sans difficulté qu’il s’agit de flashbacks.
« – Vous fréquentez des arabes ?
– C’est un pays arabe, comment ferais-je autrement ?
– Vous pensez que c’est un pays ? »
Alger, 1956. Fernand Iveton, 30 ans, ouvrier indépendantiste et idéaliste, est arrêté pour avoir déposé une bombe dans un local désaffecté de son usine. Il n’a tué ni blessé personne, mais risque pourtant la peine capitale. La vie d’Hélène, devenue la femme d’un « traître », bascule. Elle refuse d’abandonner Fernand à son sort…
De nos frères blessés réalisé par Hélier Cisterne, avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Meriem Medjkane…
Durée : 1h35.
Sortie 23 mars 2022.
Image Copyright ©Les_Films_du_Belier – Laurent_Thurin-Nal.
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