. Un procédé théâtral qui peut troubler au cours des premières minutes, mais les discussions à bâtons rompus et les répliques ciselées séduisent peu à peu.
. Les questions perspicaces que s’échangent les deux personnages permettent au spectateur de s’identifier. Celui-ci se les posera forcément une fois dans sa vie…
. Une méditation sur les doutes et regrets de l’existence.
. La vigueur des gros plans, une introspection concise de deux « moi ».
. Le film ne se réduit pas aux deux personnages. D’autres entrent en jeu, traités avec un amour égal par le réalisateur.
. Les prestations de Léa Seydoux en maîtresse de saison, Emmanuelle Devos face à sa vie en sursis, Anouk Grinberg face à l’adultère en souci.
. Denis Podalydès, enjôleur comme jamais.
. Un chapitrage limpide, qui esquive l’ennui et l’enlisement des scènes.
. La scène du procès par les femmes, exquise.
. L’impression de voyager, en dépit de scènes en décors intérieurs et de personnages qui mettent peu le nez dehors. Le spectateur navigue de la Tchécoslovaquie à New York, en passant par Londres, grâce aux détails visuels et à l’assurance des comédiens.
. Si vous avez aimé Le Déclin de l’empire américain, The Dreamers.
. Un style d’interprétation caractéristique du cinéma d’Arnaud Desplechin, qu’il faut domestiquer en visionnant ses films précédents.
Une réplique savoureuse ?
« Tu es l’Albert Schweitzer de la baise multiculturelle. »
L’histoire
Londres – 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, qui est le refuge des deux amants. Ils y font l’amour, se disputent, se retrouvent et parlent des heures durant ; des femmes qui jalonnent sa vie, de sexe, d’antisémitisme, de littérature, et de fidélité à soi-même…
Tromperie d’Arnaud Desplechin, avec Léa Seydoux, Denis Podalydès, Emmanuelle Devos, Anouk Grinberg…
Durée: 1h45.
Sortie le 29 décembre 2021.
Image tirée de l’affiche. Copyright Why Not Productions.
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