« Les enfants de Windermere » : colonies d’espérance

« Les enfants de Windermere » : colonies d’espérance

« Les enfants de Windermere » : colonies d’espérance



. La Shoah abordée du point de vue d’enfants et adolescents survivants, qui tentent de renaître. Détruits, déshumanisés, ils errent entre cauchemars, deuil multiple et culpabilité d’être revenu de l’enfer.
. L’austérité du scénario : il n’y a pas de scène qui se déroule dans les camps de concentration, pas de nazis, pas de violence explicite. Celle-ci surgit lorsque les protagonistes croisent des éléments a priori anodins : un petit chien qui aboie, une porte qui claque, une visite médicale qui s’éternise, un entraîneur de football qui crie… Elle réside dans la tête des enfants, colle aux visages émaciés, assombrit les regards. C’est un tatouage mental, indélébile. Le maquillage est, à ce titre, une réussite, car il souligne de façon progressive la résurrection.
. La prestation sobre et charismatique de Thomas Kretschmann, en directeur du centre et celles de tous les jeunes.
. Les décors traduisent la perception des adolescents. En dépit du confort, de chambres individuelles, d’une sécurité évidente et de la nature rassurante, le souvenir des camps persiste. Les baraquements alignés, la pénombre et le froid du refuge le rappellent au spectateur, qui partage ainsi l’angoisse des survivants.
. Le déploiement de la couleur verte à l’écran : la photographie délavée des premières scènes laisse peu à peu l’herbe fraîche, les arbres, les prairies prendre possession de l’écran… pour mieux matérialiser le début d’un retour à la vie. Il est aussi symbolisé par le lac de Windermere, près duquel les rescapés se régénèrent.
. L’angle documentaire.
. La scène du premier repas à la cantine.
. (Spoiler) La fin du film, sur le modèle de celle de La Liste de Schindler, replonge dans la réalité et propose une actualisation des personnages.
. Si vous avez aimé La Maison de Nina, Phoenix



. Certains personnages auraient mérité un développement. Le film aurait pu faire une excellente mini-série.

Une réplique savoureuse ?
« Si je suis encore là, c’est parce que j’ai eu assez de force pour prendre le pain de quelqu’un qui était trop faible pour le manger ».

L’histoire
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, 732 enfants, survivants des camps de concentration nazis, sont accueillis dans le domaine de Calgarth, près du lac Windermere, l’une des régions les plus calmes et les plus isolées du nord-ouest de l’Angleterre. Ils n’ont plus de famille, ne possèdent que les vêtements usagés qu’ils portent et ne parlent pas anglais. Ils sont entourés d’une équipe de conseillers et de volontaires, prêts à tout pour donner à ces malheureux un nouveau départ en Grande-Bretagne…

Les enfants de Windermere de Michael Samuels, avec Thomas Kretschmann, Romola Garai, Iain Glen, Philipp Christopher, Anna Schumacher, Konstantin Frank, Marek Wroblewski…
Durée: 1h30.
Diffusion le 11 avril 2021 sur France 3 à 21h05
et en replay.
Image issue de l’affiche, copyright BBC.




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