« Les Apparences » : le bal des gens pires

. L’esprit de Chabrol plane au-dessus des Apparences, en égratignant une caste de bourgeois nourrie à l’hypocrisie, l’égoïsme, imbue d’elle-même et prête à tout.
. Le film n’est pas un énième drame sur la tromperie, mais propose bien plus que cela, il s’agit d’un Cluedo social très subtil : qui va éliminer qui de ce club d’expatriés trop sûrs d’eux ? C’est une reproduction, à l’échelle moderne, d’une cour royale, avec ses faux compliments, ses compétitions professionnelles et ses surenchères.
. Karin Viard dans un de ses meilleurs rôles, la polyvalence de son jeu est exceptionnelle : l’actrice maîtrise l’hypocrisie, la surprise, la méfiance, la joie fausse ou vraie, la tristesse authentique ou simulée, la panique, l’assurance, le mensonge, l’étonnement… Une Ferrari ! Une nomination aux César est demandée !
. Comédie, film sentimental, thriller, Les Apparences alterne les thèmes avec ingéniosité, ce qui l’empêche de tourner en rond.
. La scène de l’e-mail, prétexte à une séquence très drôle et savoureuse.
. La ville de Vienne, décor peu souvent croisé dans le cinéma français. La photographie lui rend honneur. Par conséquent, on désire la voir en vrai, arpenter ses ruelles pavées, s’arrêter boire un café et mordre dans une Sachertorte. Le film est une belle opération séduction pour l’Autriche.



. La prestation de Benjamin Biolay, qui semble s’emmerder : pour sa défense, son jeu permet au spectateur de s’assimiler à son personnage désabusé et agacé par son environnement…
. La fin, un peu décevante.

L’histoire
Vienne, ses palais impériaux, son Danube bleu et… sa microscopique communauté française. Jeune couple en vue, Ève et Henri, parents d’un petit Malo, ont tout pour être heureux. Lui est le chef d’orchestre de l’Opéra, elle travaille à l’Institut français. Une vie apparemment sans fausse note, jusqu’au jour où Henri succombe au charme de l’institutrice de leur fils.
Librement adapté du roman Trahie de Karin Alvtegen

Les Apparences de Marc Fitoussi, avec Karin Viard, Benjamin Biolay, Lucas Englander, Pascale Arbillot…
Durée: 1h50.
Sortie le 23 septembre 2020.
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