. La première scène, basée sur une antinomie visuelle et sonore. La protagoniste, nue, se rhabille, tandis qu’elle décrit des pénuries de nourriture.
. La pieuvre communiste, fourbe, qui étend ses tentacules jusqu’à l’intimité des gens, impose par téléphone et broie ses contradicteurs.
. Le noir et blanc qui immerge aussitôt dans l’ambiance de l’époque.
. L’évolution inéluctable de l’héroïne, peu à peu désenchantée par ce parti qu’elle vénère.
. La scène de la fusillade, mise en scène avec brio, à travers la vitrine d’un magasin, tel un deuxième écran dédié à l’événement. Les balles cassent la vitre comme des petits cailloux, presque en silence, et tuent comme des piqures d’insecte.
. Le format carré qui rappelle l’oppression du régime et dans lequel la violence ricoche plus vite.
. Une nouvelle œuvre maîtresse du réalisateur Andrey Konchavlosky, au sommet ces dernières années, après Paradise et Michel-Ange.
. Si vous avez aimé la série Tchernobyl (pour la gestion d’une catastrophe par le Parti communiste), Le Fils de Saul, L’Ombre de Staline, Un Espion ordinaire, Le Ruban blanc.
. La caméra vrille deux fois (sauf si cela est délibéré, pour traduire la fragilité du mobilier ?)
. Le reflet de l’équipe de tournage dans une bouteille !
L’histoire
Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti communiste. Sa fille décide de participer à la grève d’une usine locale et les événements prennent une tournure tragique. Les autorités dissimulent la violence de la répression. Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.
Une réplique savoureuse?
« Si on ne peut pas croire au communisme, alors qu’est-ce qu’il nous reste? »
Chers camarades ! d’Andrey Konchalovsky, avec Elena Kiseleva Avec Yuliya Vysotskaya…
Durée: 2h01
Sortie le 1er septembre 2021.
Image tirée de l’affiche. Copyright Potemkine Films.
« Chers camarades ! » : pâtir communiste
- « La Voix d’Aïda » : horizon funèbre
- « Le Genou d’Ahed » : conte d’effets