« Sing Me a Song »: lama, l’amour et la 4G

. Sing Me a Song est un mélange improbable et séduisant entre Kundun, Vous avez un message et l’émission de télé documentaire Strip-tease.
. Le montage de qualité donne souvent l’impression de visionner un film de fiction.
. Une visite originale du Bhoutan. En choisissant cette contrée éloignée, le réalisateur accentue ainsi le pouvoir de l’addiction aux écrans. Le contraste entre la vie paisible et le tumulte 2.0 est alors plus saisissant, plus effrayant. Le film renvoie à notre propre soumission aux smartphones, universelle et impitoyable. Le constat est terrible : le Dieu smartphone a même vaincu Buddha.
. Des plans très forts. Par exemple, le travelling arrière sur la tablée de moines qui tapotent avec frénésie sur leur téléphone. Aussi, celui magnifique, du protagoniste principal qui gravit l’escalier menant à la statue du Bouddha Dordenma.
. Des plans-tableaux qui offrent la relaxation : les vallées gigantesques et désertiques, les nuages que les protagonistes peuvent toucher du doigt…
. La tristesse et la solitude palpables chez ces moines dont les étincelles de vie existent au premier degré : leur distraction est effectivement assurée par des feux d’artifice, des pétards, la lumière bleue des écrans et les néons de la ville.
. Le documentaire donne envie de balancer son téléphone et tout quitter pour rejoindre un monastère en altitude, pour se connecter… avec soi-même.



. On aurait aimé voir l’impact direct de l’arrivée de l’électricité au début, alors qu’elle est traitée en ellipse frustrante. Cependant, l’impact des scènes suivantes s’en trouve renforcé.

L’histoire
Le jeune Peyangki vit et étudie dans un monastère traditionnel au Bhoutan. Au pays du bonheur, l’arrivée récente d’internet entraîne d’importants bouleversements. Les rituels quotidiens des moines entrent en concurrence frontale avec la nouvelle addiction aux smartphones. Peyangki se passionne pour les chansons d’amour et tombe amoureux sur WeChat d’une jeune chanteuse. Succombera-t-il à la romance et aux tentations de la ville ou restera-t-il au monastère ?

Sing Me A Song de Thomas Balmès.
Durée: 1h35.
Sortie le 23 septembre 2020.
Image Copyright Nour Films.