. L’Holodomor, période terrifiante de l’Histoire, est un sujet peu traité dans le cinéma de fiction contemporain. Le film est un moyen idéal de développer ses connaissances sur les horreurs de la famine d’Ukraine en 1932 et 1933, qui fit entre 3 et 5 millions de victimes.
. La mise en scène effrénée, suffocante, la photographie délavée. A noter, une scène particulièrement réussie, en contre-plongée, où le ciel est d’un rouge magnifique et symbolique.
. Le scénario d’une solidité remarquable permet une identification totale avec le personnage principal. Le journaliste Gareth Jones est présent dans 99% des scènes.
. Un jeu de pouvoirs dans le journalisme, imbriqué dans celui qui se déroule en URSS, comme une poupée russe!
. Une scène épouvantable réussie.
. L’ombre de Staline, pour de vrai: il est là, à travers ses polices, ses espions en arrière-plan, ses portraits. L’Etat totalitaire, où on est écarté au moindre écart, est retranscrit avec brio.
. Peter Sarsgaard dans un second rôle terrible et maîtrisé.
. Si vous avez aimé Soleil Vert, Le Pianiste, Stalingrad, et même Les hommes du président…
. La différence déséquilibrée entre les deux parties du film, on aurait préféré davantage de temps dans la région ukrainienne.
. Plusieurs gros plans sur des personnes en train de manger, de mastiquer: les misophones seront dérangés.
L’histoire
Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d’interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s’intéresser à l’Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable…
L’Ombre de Staline d’Agnieszka Holland, avec James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard…
Durée: 1h59.
Sortie le 22 juin 2020.
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