« Un espion ordinaire » : Moscou tordu

« Un espion ordinaire » : Moscou tordu

« Un espion ordinaire » : Moscou tordu




. Deux films en un ! Très académique et sage pendant 1h10, le long-métrage bascule alors en pleine terreur froide. À partir de cet instant, la mise en scène fait preuve d’audace, de brutalité et piège le spectateur dans un cauchemar carcéral. Un peu comme si Le Pont des espions se changeait soudain en un Midnight Express au pays des Soviets.
. La photographie ténébreuse, qui traduit l’atmosphère de surveillance. Les costumes d’espions se confondent avec l’arrière-plan, la fumée de cigarettes réduit la vision, augmente la claustrophobie. Le spectateur se méfie alors de tout et s’identifie aux personnages.
. La reconstitution de l’Union soviétique dans les moindres détails.
. La prestation équilibrée de Merab Ninidze, entre peur constante d’être démasqué et patriotisme assumé. Son charisme porte le film.
. Une scène de retrouvailles téméraire, où l’ombre et la lumière sont dosés avec justesse, dans un chaos visuel intelligent, digne d’une mise en scène de tragédie théâtrale.
. L’oeil de Moscou, partout, tout le temps. À ce titre, la scène de la soupe déploie, grâce à un détail, une symbolique puissante et terrifiante!
. Si vous avez aimé The Imitation Game, La Taupe, L’Ombre de Staline…



. Un biopic très scolaire.
. Benedict Cumberbatch sous-exploité jusqu’à la deuxième partie, celle de la prison, où sa transformation physique est percutante.

Une réplique savoureuse?
« Nous ne sommes peut-être que deux personnes, mais c’est comme ça que les choses changent. »

L’histoire
Modeste représentant de commerce anglais, Greville Wynne se retrouve plongé au cœur de la guerre froide. À la demande du MI-6 et de la CIA, il noue une alliance aussi secrète que périlleuse avec le colonel soviétique Oleg Penkovsky. Objectif : fournir les renseignements nécessaires aux Occidentaux pour éviter un affrontement nucléaire et désamorcer la crise des missiles de Cuba. Il entame alors une série d’allers-retours entre Londres et Moscou en prenant de plus en plus de risques…

Un espion ordinaire de Dominic Cooke, avec Benedict Cumberbatch, Merab Ninidze, Rachel Brosnahan…
Durée : 1h52.
Sortie le 23 juin 2021.

Image de l’affiche. Copyright Lionsgate, SND.

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