. Un scénario qui manie le drame familial, social et environnemental.
. Le digne successeur de l’excellent Ressources humaines de Laurent Cantet en 1999. Une construction semblable, un affrontement entre père et fille du même acabit.
. La prestation irréprochable de Sami Bouajila, tiraillé entre deux passions, celle de son usine et celle de sa fille. L’acteur propose une gamme de jeu assez impressionnante.
. La durée courte, le rythme haletant.
. L’usine, qui prend vie lors d’une scène captivante, au gré de ses tuyaux-artères, du tumulte de sa respiration…
. La photographie de toute beauté, qui absorbe la réalité, mais s’offre quelques incursions oniriques au moment de filmer des terres dignes de Mars.
. Caméra à l’épaule, fixe, plans rapprochés et larges, la mise en scène est variée et permet de souffler dans cette atmosphère suffocante.
. La couleur rouge distillée au fil de nombreux plans, de façon explicite ou discrète : un livre, une lampe, une porte, ou des vêtements, à l’instar de la robe de l’héroïne un jour de mariage. Elle pénètre l’inconscient comme la poudre envahit les poumons des ouvriers.
. Si vous aimez Ressources humaines, Trois huit, Dark Waters…
. Olivier Gourmet sous-exploité.
Une réplique savoureuse?
« Pas de gras, pas de sucre, si tu veux pas mourir faut arrêter de vivre. »
L’histoire
Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité.
Rouge de Farid Bentoumi, avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette, Olivier Gourmet…
Durée : 1h28.
Sortie le 11 août 2021.
Image tirée de l’affiche. Copyright Ad Vitam.
