. La mise en scène de Mano de Obra est entièrement composée de plans fixes. Ce parti-pris permet alors au spectateur de se focaliser sur les dialogues et les actions. Le procédé prend tout son sens dès le plan d’introduction, glaçant.
. Un traitement original et crédible de l’effet papillon : comment la mort de quelqu’un peut déconstruire la vie d’autres, qui ne le connaissent pas.
. Le côté réaliste, rendu possible par l’utilisation d’acteurs non-professionnels, qui cohabitent avec des comédiens confirmés.
. Une mise en lumière des inégalités au Mexique. La maison est par conséquent la métaphore du pays, avec ses fissures, ses fondations, ses pièces différentes… Le bâtiment renforce en effet « le contraste entre les maçons, leur style de vie, et l’opulence de ce qu’ils avaient à construire » explique le réalisateur David Zonana.
. Les scènes marquantes qui se déroulent dans le logement insalubre du personnage principal et qui accentuent ainsi ce contraste.
. Le constat pessimiste du film : même avec les meilleures intentions, changer une société n’empêchera pas à ses défauts, son injustice, de se reproduire ailleurs. La jalousie et la rancœur sont inhérentes à toute structure. La peur aussi, qui, bien qu’elle change de camp parfois, est toujours là.
. Si vous avez aimé en cet été 2020 Tijuana Bible, le film propose une immersion différente, mais salutaire dans le Mexique contemporain.
. Deux regards caméra!
. Des scènes auraient mérité beaucoup plus de développement, mais ces progressions narratives hors-champ sont délibérément choisies par le réalisateur.
L’histoire
Francisco travaille avec un groupe d’ouvriers à la construction d’une luxueuse maison à Mexico. Son frère meurt accidentellement sur le site. N’obtenant pas compensation pour ce décès, il décide de se mettre hors la loi.
Mano de Obra de David Zonana, avec Luis Alberti, Hugo Mendoza, Jonathan Sánchez…
Durée: 1h23.
Sortie le 19 août 2020.
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