Joker

. Un grand scénario, d’une solidité exemplaire, qui va crescendo tel un opéra. Le héros fait rire au début, il est effroyable à la fin, digne d’Hannibal Lecter. Chaque scène est exemplaire, le film est une succession de mini-tragédies de théâtre.
. Un voyage éprouvant au cœur des ténèbres de Gotham City, encore jamais dépeinte de la sorte: livide, à bout de souffle, violente, cassée et cassante.
. Une plongée dantesque dans l’âme et l’esprit d’un homme né au mauvais endroit, au mauvais moment et sans mauvaises intentions au départ.
. De nombreuses scènes puissantes, mais celle des « visiteurs dans l’appartement » (pour ne pas spoiler) se détache par son suspense incroyable, qui laisse la gorge sèche.
. La sensation d’étouffement provoquée par les décors, l’omniprésence des buildings. Tout oppresse le héros et le spectateur. Gotham nous tient.
. Après vingt minutes un peu délicates, le film accélère d’un coup, plonge dans la folie à venir.
. Même si son rôle est secondaire, Robert De Niro est parfait en animateur de talk-show nocturne, un vrai plaisir.
. Un film d’horreur, authentique, celle que l’on croise chaque jour sur cette planète.




. Le film fait parfois trop confiance à la performance de Joaquin Phoenix, la meilleure sans aucun doute. Celle de Gladiator est pourtant équivalente.
. Deux-trois scènes inutiles.
. On aurait aimé qu’un Batman, avec ce Joker et cet univers crado, soit prévu.

L’histoire
Gotham City. Arthur Fleck, comique raté qui se déguise en clown, est agressé en pleine rue. C’est le point de départ de sa transformation lente, radicale et grandiloquente en Joker.

Joker de Todd Haynes. Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz…
Durée: 2h02.
Sortie le 9 octobre 2019.