« Lux Aertena »: goûtez au bûcher de Noé

. Une expérience de cinéma, digne d’une attraction de Futuroscope sous acide.
. La séquence hypnotique des dix dernières minutes est un véritable trip qui prend la tête, au sens propre du terme.
. Le film utilise des techniques de montage, comme le split-screen, qui renforcent le côté bordélique du plateau, attisent la confusion du spectateur et le préparent surtout à l’embrasement final.
. A côté de la séquence finale, le voyage dans le tunnel multicolore de 2001 l’Odyssée de l’espace est une promenade agréable.
. Un cours sur la mise en scène, grâce aux citations de réalisateurs, comme Jean-Luc Godard, mises en valeur sur des cartons qui entrecoupent le film.
. Le paradoxe constant : la fin violente et extrasensorielle apparaît comme une libération du chaos ambiant.
. Le cerveau en sueur et les yeux en pleurs à la fin. Comme l’alcool à 90 degrés, si ça pique, si ça brûle, c’est que ça fonctionne.
. Le dialogue d’introduction savoureux, drôle et spontané entre Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg.
. Tout ce qui précède le trip visuel, soit la majorité du récit, est un film particulièrement réussi sur les coulisses d’un tournage bordélique. Vous aimerez si vous appréciez les œuvres de Godard, mais aussi les longs métrages de plateau dantesque, comme Ça tourne à Manhattan, voire The Disaster Artist.



. Les épileptiques doivent absolument éviter ce film.
. Une version longue sur le tournage chaotique serait bienvenue, voire une projection en « chalorama », avec chauffage mis à fond…

L’histoire
Charlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Béatrice Dalle. Or l’organisation anarchique, les problèmes techniques et les dérapages psychotiques plongent peu à peu le tournage dans un chaos de pure lumière.

Lux Aterna de Gaspar Noé, avec Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg, Félix Maritaud…
Durée: 50 minutes.
Sortie le 23 septembre 2020.
Image Copyright UFO Distribution.