« Great Freedom » : les mâles aimés

« Great Freedom » : les mâles aimés

« Great Freedom » : les mâles aimés



. L’exposé d’une loi implacable, le Paragraphe 175 du Code Civil allemand qui a interdit et puni l’homosexualité entre 1871 et 1969. Le malheur du héros est la pierre angulaire du scénario : un homme emprisonné dans un camp de concentration pour homosexualité, puis, dès la fin de la guerre, transféré en pénitencier pour la même raison. Un individu sans liberté aucune, la dramaturgie adore.
. La perfection de Franz Rogowski, qui interprète un personnage à des époques diverses. « Il impose sa pure présence, son physique imprime l’image » loue le réalisateur.
. Trois périodes qui s’imbriquent à merveille, sans jamais désorienter le spectateur. Au contraire. La réussite du montage facilite la compréhension, par exemple grâce à un procédé simple et brutal pour chaque changement temporel.
. Le réalisme d’une prison d’Allemagne, sa lumière livide, ses murs décharnés, son atmosphère opprimante.
. L’absence de censure : la nudité, les fluides, les cicatrices, tout est montré et certifie l’enfer du quotidien.
. L’alchimie entre les acteurs.
. La fin, symétrie de l’ouverture, qui piège les spectateurs.
. Si vous aimez Le Secret de Brokeback Mountain, Maurice, Un Prophète, L’Inconnu du lac…



. La fin qui divise.
. Un personnage aurait pu être supprimé, afin de peaufiner la relation entre les deux protagonistes principaux.



« – Je peux pas le concevoir ça…
– Le camp?
– Non, la vie sans nanas. »





L’histoire de Hans Hoffmann. Il est gay et l’homosexualité, dans l’Allemagne d’après guerre, est illégale selon le paragraphe 175 du Code pénal. Mais il s’obstine à rechercher la liberté et l’amour même en prison…

« Great Freedom » (Große Freiheit) de Sebastian Meise, avec Franz Rogowski, Georg Friedrich, Anton von Lucke…
Durée : 1 h 55.
Sortie le 9 février 2022.

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